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ÉPIDÉMIE COVID-19 Covid-19 et hydroxychloroquine : incertitudes et questions qui se posent
 Dans l'actualité  Des résultats d'un essai comparatif de l'hydroxychloroquine (Plaquénil°) chez 62 patients ont été publiés fin mars 2020. L'incertitude persistante après ces résultats incite à poursuivre les essais comparatifs en cours, et à continuer à être très prudent dans le maniement de l'hydroxychloroquine, vu ses dangers cardiaques, entre autres.
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Des résultats d'un essai comparatif chinois de l'hydroxychloroquine (Plaquénil°) ont été publiés fin mars 2020 sur un site de publication avant relecture par des pairs (peer-review) (voir > ici) . Cet essai a comparé un traitement habituel du covid-19 versus l'ajout d'hydroxychloroquine. Le protocole décrit diffère de celui déposé dans le registre chinois des essais cliniques.

Cet essai a été mené chez 62 patients atteints de covid-19 (âgés en moyenne d'environ 45 ans), avec signe de pneumonie mais sans altération importante de leur saturation en oxygène. Au cours du suivi durant 6 jours, 4 patients ont eu une forme sévère de covid-19 dans le groupe témoin (traitement habituel) versus aucun dans le groupe avec ajout d'hydroxychloroquine (400 mg par jour pendant 5 jours) (absence de différence statistiquement significative). L'évolution des images radiologiques (scanner thoracique) a aussi paru meilleure dans le groupe hydroxychloroquine.

Toutefois des questions se posent :

  • des patients sont-ils morts en cours d'essai ?
  • la durée de suivi est-elle suffisante pour évaluer la mortalité étant donné la durée habituelle de la maladie ?
  • la durée de suivi est-elle suffisante pour évaluer les effets nocifs du traitement, alors que la demi-vie d'élimination de l'hydroxychloroquine varie de quelques jours à 2 mois, d'où par exemple une longue exposition à des interactions médicamenteuses qui contribuent à allonger l'intervalle QT de l'électrocardiogramme ?

D'autre part, une équipe française a rapporté quelques données (voir > ici) sur une série de patients traités par hydroxychloroquine (600 mg par jour) et azithromycine (500 mg le 1er jour, puis 250 mg par jour pendant 4 jours). Après 5 à 6 jours de traitement, la PCR était encore positive pour le SARS-CoV-2 dans les prélèvements nasopharyngés chez 8 des 10 patients étudiés. Chez 1 patient, le traitement a été arrêté au 4e jour en raison d'un allongement de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme.

L'incertitude laissée par ces résultats, ajoutés à ceux d'un précédent essai ("Covid-19 et hydroxychloroquine : prudence" > ICI), incite à poursuivre les évaluations comparatives, et à continuer à être très prudent dans le maniement de l'hydroxychloroquine, vu ses dangers cardiaques, entre autres.

© Compétence 4 • 2 avril 2020

Voir aussi :

  • "Covid-19 et essais de médicaments : que faire des premiers résultats d'évaluation ?" (23 mars 2020) > ICI
  • "Covid-19 et hydroxychloroquine : prudence" (30 mars 2020) > ICI

Sources :

"Dans l'actualité. Covid-19 et hydroxychloroquine : incertitudes et questions qui se posent" Application Prescrire (2 avril 2020)

Pour en savoir plus :

 ÉPIDÉMIE COVID-19   Des informations pour y voir clair > ICI

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