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ÉPIDÉMIE COVID-19 Valeur prédictive des résultats des tests diagnostiques : l'exemple des tests covid-19
 Dans l'actualité  La capacité d'un test diagnostique à établir que la maladie est présente quand le test est positif dépend des performances du test en lui-même, mais aussi de la fréquence de la maladie dans le groupe de population où la personne est testée. Selon la fréquence des infections par le coronavirus Sars-CoV-2, à l'origine du covid-19, certains tests diagnostiques sont très faiblement prédictifs de la réalité de l'infection.
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Les valeurs prédictives des résultats d'un test diagnostique mesurent la capacité à établir que la maladie est présente quand le test est positif, et absente quand le test est négatif. Elles dépendent des performances du test en lui-même, mais aussi de la fréquence de la maladie dans le groupe de population où la personne est testée. Selon la fréquence des infections par le coronavirus Sars-CoV-2, à l'origine du covid-19, certains tests diagnostiques sont très faiblement prédictifs de la réalité de l'infection.

Dans le cas du covid-19, l'Institut Pasteur a rendu publiques le 20 avril 2020 des estimations de fréquence de l'infection par le Sars-CoV-2 dans la population générale en France métropolitaine, région par région, au 11 mai 2020. La proportion de personnes avec des anticorps est estimée à environ 1,4 % à 1,9 % en Bretagne, en Nouvelle-Aquitaine et en Pays de la Loire, à environ 5 % à 6 % en Bourgogne-Franche-Comté, en Corse et en Hauts-de-France, et jusqu'à environ 12 % dans le Grand-Est et en Île-de-France (voir > ici).

Les performances des tests sont variables, que ce soit les tests diagnostiques de l'infection par PCR ou les tests sérologiques recherchant une immunité liée à une infection passée. Parfois leur sensibilité est médiocre, conduisant à beaucoup de faux négatifs (> ICI).

En prenant l'hypothèse de deux tests sérologiques pour le virus Sars-CoV-2, l'un de performance moyenne  avec une sensibilité de 85 % et une spécificité de 98 %, et l'autre de performance médiocre dont la sensibilité serait de 65 % et la spécificité de 90 %, on peut calculer la probabilité que le contact avec le virus soit diagnostiqué à bon escient si on connait la fréquence de la maladie.

Un exemple (parmi d’autres) peut être celui d'une personne sans symptôme notable d'une région où 2 % des habitants ont été infectés par le virus Sars-CoV-2 qui se fait tester. Si le test le plus performant est positif, la probabilité que la personne testée ait été véritablement infectée est de 45 % (valeur prédictive positive, VPP). Si le test de moindre performance est utilisé et que le résultat est positif, cette probabilité n'est que de 12 %. Autrement dit, le test est faussement positif dans 83 % des cas.

Dans les mêmes conditions de tests mais dans une région où 12 % des habitants ont été infectés, si le test le plus performant est positif, la probabilité que la personne testée ait été véritablement infectée est de 85 %. Si le test de moindre performance est positif, cette probabilité n'est que de 47 %.

Parmi les personnes qui ont eu des symptômes évocateurs de covid-19, des études ont montré qu'en pleine circulation virale, environ 25 % des cas vus par des généralistes étaient réellement liés à l'infection par le Sars-CoV-2. Dans ces conditions, chez une personne qui a eu des symptômes évocateurs de covid-19, si le test le plus performant est positif, la probabilité que la personne testée ait été véritablement infectée est de 93 %. Si le test de moindre performance est utilisé et positif, cette probabilité n'est que de 68 %.

© Compétence 4 • 23 avril 2020

Voir aussi :

  • "Covid-19 : fin avril 2020, les tests diagnostiques biologiques sont nombreux, mais souvent peu performants" (23 avril 2020) > ICI
  • "Des nouvelles données sur les effets indésirables cardiaques de l'association de l'hydroxychloroquine (Plaquénil°) avec l'azithromycine (Zithromax° ou autre)" (16 avril 2020) > ICI
  • "Covid-19 et hydroxychloroquine (Plaquénil°) : de nouvelles données, sans signal d'une efficacité" (16 avril 2020) > ICI
  • "Covid-19 et hydroxychloroquine : pas encore de résultats probants" (10 avril 2020) > ICI
  • "Covid-19 et hydroxychloroquine : incertitudes et questions qui se posent" (2 avril 2020) > ICI
  • "Covid-19 et hydroxychloroquine : prudence" (30 mars 2020) > ICI
  • "Covid-19 et essais de médicaments : que faire des premiers résultats d'évaluation ?" (23 mars 2020) > ICI

Sources :

"Valeur prédictive des résultats des tests diagnostiques : l'exemple des tests covid-19" Application Prescrire (23 avril 2020)

Pour en savoir plus :

 ÉPIDÉMIE COVID-19   Des informations pour y voir clair > ICI

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